ISBN: 978-2-89419-098-2
Nous étouffons sous le poids du visible. Nous faisons comme s’il n’y avait que celui-ci. Il s’agit d’une espèce de consensus sur lequel notre société est fondée. Règne de la technique où il n’y a que des connaissances, règne de la communication où il n’y a que des images, règne du kitsch où il n’y a que des objets. Un tel impérialisme du visible s’instaure sur l’oubli de l’invisible. Oubli d’autant plus facile que c’est de lui-même que l’invisible se laisse oublier. Ne sommes-nous pas en effet forcés de «ne pas voir» l’invisible, de ne pas mesurer l’infini, de ne pas expérimenter la mort, d’ignorer l’inconnu? C’est ici que l’art, la science et la philosophie s’avèrent essentiels afin de donner un nom à l’innommable, une expression à l’inexprimable, une «visibilité» à l’«invisible». C’est cette aventure vitale pour l’homme d’aujourd’hui qui est racontée en ce livre.
1996, 120 p.