Un homme défait

Charley Melrose, une journaliste qui doit faire un reportage sur les écrivains, s’attache l’un d’eux, V.G. Celui-ci lui fait part de ses critiques concernant le milieu littéraire et partage avec elle une de ses lectures préférées: le « Rapport sur les aveugles». À partir de sa rencontre avec un antiquaire et éditeur, qui lui propose d’écrire un livre sur les ténèbres, V.G. est entraîné dans une aventure où se confondent réalité et fiction. À l’instar d’autres écrivains, dont Sabato, Borges et Echo, V.G. tentera de résoudre l’énigme des ténèbres. Il libère ainsi sa propre écriture en racontant sa quête à Charley...

À la fois satire du monde des éditeurs et des arrivistes de tous poils, où l’écrivain ne sert que de faire-valoir à leur soif de pouvoir ou d’argent, et célébration de l’écriture qui sourd des abîmes, du non-dit et d’un dépouillement de l’être, Un homme défait montre la rupture entre les mondanités des gestionnaires de la littérature et l’expérience non chiffrable de l’écrivain.

Dans une écriture sobre et fluide, Roger Magini aborde le monde du livre, sans concession. Avec un regard caustique sur les futilités du paraître, et de compréhension sur les affres de l’expérience intérieure, sa vision est troublante, incisive.

1995, 204 p.