Le passé ne dure que cinq secondes

François Charron


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ISBN: 978-2-89419-097-5

finaliste, Grand Prix du livre de Montréal, 1996


 

Avec Le passé ne dure que cinq secondes, c’est l’exigence première de la poésie qui se trouve sollicitée: dépasser ses propres limites en se mettant à l’écoute de la pure matérialité du silence. Car en effet, seul un geste de profonde liberté peut nous permettre d’atteindre cette évidence de l’extériorité du monde dans son étrange infinité. Alors, et alors uniquement, s’effectue une ouverture de la conscience maintenant en mesure de regarder la mort de chaque instant en face.

Quel déroutant recueil que celui-ci où les questions ne reçoivent jamais de réponses manipulables, où les mots, plutôt, multiplient jusqu’à l’indéfinition les chemins par lesquels il nous est donné d’entrevoir la vérité de nos joies et de nos peines au milieu d’un espace vide.

Infidèle aux croyances, aux consensus, aux discours qui surveillent, François Charron nous dit que l’énigme humaine parle immédiatement au cœur de l’intime; que la création de soi représente un acte ultime d’affirmation; que l’être, en sa beauté fragile et souveraine, doit aussi risquer de perdre pied, doit aussi renouveler sa part incertaine, celle qui, excédant toutes attentes, s’abandonne au désir irrépressible de vivre.

À l’écart des modèles devenus en chacun des simulacres, le poète assume ainsi les errances nécessaires afin d’aller, après tant d’autres, et de façon déraisonnable, à la rencontre de ce qui n’a plus de nom pour nous appeler: un souffle, un rythme, un rien, le vent brûlant de la pensée.

 

1996, 126 p.