Une écriture qui cherche à rendre la vie dans ses dimensions réelles et fantasmatiques, une écriture qui tente de subvertir les notions de roman d’apprentissage et de chronique quotidienne, voilà comment on pourra circonscrire le projet littéraire de Hugues Corriveau en lisant, rassemblés dans ce livre, cinq recueils en prose publiés entre 1978 et 1985.

Le lecteur trouvera, dans cette rétrospective, les recherches sur le romanesque entreprises par l’auteur depuis ses premiers écrits, dans la volonté d’aborder de façon courageuse la condition de la masculinité.

La prose de Hugues Corriveau est un acte d’interrogation difficile et violent sur le statut et le désir de l’homme face aux femmes, à leurs gestes comme à leurs paroles, à leur condition sociale comme à leur destin biologique. Si l’univers reste perçu grâce à la médiation de la femme et de l’écriture, il n’en demeure pas moins marqué par la souffrance de l’être et l’impossible réel.

Cette œuvre exigeante confirme la singularité d’un auteur pour qui l’écriture est à la fois matière et allégorie, cruauté et raffinement, audace et classicisme.

Coll. «Enthousiasme», n° 4

1994, 132 p.