ISBN: 978-2-920051-53-9
Curieuse et passionnée de culture, Louise rencontre à l’université Mathieu, jeune intellectuel et artiste prometteur qui la fascine. Ils se marient. Fils à maman, habitué à se faire servir, Mathieu vit au-dessus des préoccupations matérielles et domestiques. D’abord complice et débrouillarde, Louise entre dans la vie de couple avec toute sa naïveté, sa générosité et son idéalisme qui, au fil des ans, se transforment en abnégation. Sa créativité est brimée et reléguée au second plan pour laisser toute la place à Mathieu. Quant à l’«artiste», son génie n’éclôt pas. Velléitaire, il se prend pour un autre. Subordonnant son art à l’idéologie, il finit par peindre Staline – pour avoir et se donner raison.
Ce premier et long récit, qui donne son titre au recueil, jette un regard clinique sur les ambiguïtés de l’amour et de la vie de couple. Il porte en filigrane une réflexion critique sur l’art quand il devient tape-à-l’œil et palabre en langue de bois.
Dans les sept récits qui suivent, France Théoret éclaire de manière troublante la désespérance des femmes à travers les malentendus et les rapports malaisés qu’elles entretiennent avec autrui. Avec justesse et finesse, elle rend compte sans amertume de la passivité, des appréhensions et de la folie qui guettent les femmes aux prises avec la raison quotidienne.
Mais surtout, à l’encontre de cet «homme qui peignait Staline», des femmes d’un âge différent découvrent peu à peu leurs perceptions et, à travers leur quête individuelle, elles font l’épreuve de leur affirmation de la vie avec beaucoup d’intelligence et de tolérance.
1989, 180 p.