Ce livre commence au pied du mur. Je n’ai plus rien à dire, je n’ai plus de souffle. Mais on me questionne, on me harcèle : « Qu’as-tu ? de quoi souffres-tu ? quel mal t’ai-je donc fait ? » Et je suis sans paroles, je suis un animal, je suis désolée je ne peux pas. Il faut néanmoins essayer, poursuivre la conversation, reprendre pied. Me saisissant de quelques mots trop gros, j’entreprends de construire des escaliers. Des poèmes qui descendent l’escalier.
Poème, descente. Chaque escalier est une version, un morceau de l’histoire qui ne veut pas sortir. À force, ça finira peut-être par répondre à la question ? Et puis ça glisse. Enfin la question se dissout, je parle assez, j’ai fait fuir la question, je ne m’adresse plus qu’à vous qui m’ouvrez votre cœur.
Au moment de terminer ce livre, j’apprends qu’on a repéré dans une galaxie lointaine un trou noir qui, au lieu d’avaler les étoiles, en engendre.
Couverture : Meredith Smallwood.