La triste histoire de Li-Hung Fong et autres poèmes

La poésie de Louis Dantin a été occultée par l’important travail de critique de l’auteur portant sur la poésie québécoise des années 1930 et par sa célèbre préface à la première édition des poésies d’Émile Nelligan. Le choix de poèmes représentés ici sous le titre de La triste histoire de Li-Hung Fong et autres poèmes, permet de rétablir les faits, et redonne à lire cette voix originale tour à tour ludique, sentimentale, populaire, philosophique et érotique.

Mais ce qui frappe le plus dans le destin de Dantin, ce sont les contradictions et les impasses, les idéaux et les échecs, et c’est aussi la conscience qu’il en avait: «J’ai été un mystique sensualiste, un chrétien sans Messie, un passionné à froid, un rêveur logicien, un rebelle épris d’ordre, un libertaire asservi aux routines, un individualiste avide de s’épancher…» Orale, narrative, jouant de l’ellipse comme du récit, cette poésie d’inspiration variée s’amuse et réfléchit, puis replonge «en une vision d’idéale clarté» ou s’élance vers une complainte, qui «Toujours au vent vire et chavire». On peut la redécouvrir avec son «optimisme», ses «chansons» et son petit quelque chose qui étonne dans le paysage de son époque.

Coll. «Five o’clock», n° 17

2003, 128 p., ill.