Épîtres, satires, chansons, épigrammes et autres pièces de vers

«L’avenir est aux sources», écrivait Gaston Miron; et c’est cet esprit de redécouverte qui suscite la présente lecture d’Épîtres, satires, chansons, épigrammes et autres pièces de vers de Michel Bibaud.

Descriptive, ironique, parfois tendre, c’est sur tous les tons que cette poésie chante et fustige les travers de ses contemporains. Moraliste parfois, humoriste souvent, cinglant aussi, Michel Bibaud est toujours aux aguets pour souligner le trait caractéristique, pour inscrire sa démarche dans un ici, bien à l’ombre de la prétention. Dans le vif du sujet, sa poésie rend compte d’un esprit du temps et introduit dans la littérature naissante une position critique, enjouée et fantaisiste. L’auteur affirme s’adresser d’abord à ses «concitoyens». Ouvrant la porte à une vision de notre réalité, il écrit: «Lecture, depuis six jours, je travaille et je veille. / Non, pour de sons moelleux chatouiller ton oreille, / Ou chanter en vers doux de douces voluptés; / Mais pour dire en vers durs de dures vérités.» La poésie de Michel Bibaud, à bien des égards, est le creuset de paroles à venir.  

Coll. «Five o’clock», n° 16

2003, 232 p., ill.