Beauport, jeudi 3 avril 1986. – Reçu la semaine dernière un avis de cotisation à l’Union des écrivains québécois pour l’année qui va d’avril 1986 à mars 1987. 100$. Ce que j’ai toujours versé, fidèlement, chaque année, depuis la création de l’Union en 1977, laquelle fêtera donc, le 21 mars 1987, son dixième anniversaire. Aussi, tout ce qu’on ne va pas nous raconter dans les mois qui viennent, c’est déjà commencé, la lettre du secrétaire général, Michel Gay, accompagnant cet avis de cotisation: il y a encore pas mal de travail à abattre, une meilleure concertation entre les associations de créateurs et créatrices, d’autres conventions à signer pour protéger nos droits de reprographie, une Loi sur le droit d’auteur que le gouvernement fédéral devra bien adopter pour qu’on sorte enfin du Moyen Âge, des rencontres d’auteurs/lecteurs à travers le Québec, des tournées de membres à l’étranger, des prix littéraires à administrer, un Journal à produire, des Cahiers à éditer, etc. Et la perception de nos droits, et nos revenus qu’on nous vole à droite et à gauche, rien, pas un mot, sauf, bien sûr, en ce qui concerne la photocopie scolaire. Je serais ministre de la Culture, Québec ou Ottawa, je lirais cela, je m’en irais tranquillement jouer au golf, la concertation, une Loi, des rencontres, des tournées, des prix littéraires, un journal, des cahiers, le bluff, toujours le bluff […]

1997, 358 p.