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ISBN: 978-2-89419-001-2

Quatre-vingt-dix-neuf fois, c’est-à-dire en quatre-vingt-dix-neuf courts poèmes, Normand de Bellefeuille dit la crainte de la mort qui est sans nul doute l’autre et unique scène de toute écriture, en un mot: son obscénité. Cette obscénité est au cœur du besoin de révéler ce qui nous blesse profondément.

Avec cette mort qu’on craint, il y a, bien sûr, et peut-être tout autant encore, le corps de l’autre qui s’offre différemment et le sien qu’on risque alors de ne plus reconnaître. La mort ayant réglé le problème du vocabulaire, quelques mots suffisent désormais pour exposer toute l’obscénité d’une vie qui ne semble souvent être là que pour additionner les douleurs.

L’obscénité n’est que le contraire du mensonge: un véritable aveu qu’il est impossible de ne pas entendre. Le livre qui veut l’actualiser dans l’abondance et le plaisir de la poésie n’est jamais terminé. Cette fatalité de l’aveu doit s’écrire, comme ici, dans la passion, la précarité et la rigueur.

D’une simplicité nécessaire, les textes de Obscènes, qui ne ménagent, dans leur radicalité, ni l’émotion ni le lyrisme, déclinent un réel dont seule la catastrophe peut rendre tout le sens.

 

1991, 116 p., ill.